Bio C’Bon a ouvert son premier magasin de distribution bio en 2008. Cinq ans plus tard, ils sont 30 et regardent l’Italie. En 2016, ils sont aussi implantés en Espagne, en Belgique, en Suisse et au Japon. En été 2020, avec 158 magasins sur la planète dont 120 en France, le groupe doit déposer le bilan.
Le 15 septembre, Biocoop annonce une offre de reprise complétée par Marcel & Fils, autre distributeur spécialisé du Sud-Est, pour présenter un contrepoids aux géants Carrefour et Zouari (Casino et Picard), eux aussi intéressés.L’enjeu pour Biocoop à ce moment-là est de garantir la présence future de réseaux de magasins indépendants spécialisés sur le territoire (versus la GMS : Grande et Moyenne Surface, propriétaires d’enseignes), la continuité des emplois mais aussi de renforcer notre présence sur le territoire et ainsi améliorer notre vision du marché.
Le 16 octobre, Biocoop, accompagné de Marcel & Fils, défend le projet de reprise d’un montant de 17,5 millions d’euros et de 20 millions d’investissement. La reprise concerne 105 magasins qui s’appuieront sur les outils logistiques dont les spécialistes disposent déjà.
Carrefour propose 60 millions et 40 millions d’investissement pour 107 magasins et le siège, quand Zouari propose 10 millions pour les 120 magasins français et les outils logistiques.
Pour Biocoop, l’enjeu est d’assainir la situation des magasins et d’assurer leurs pérennités en garantissant qu’ils resteront des spécialistes du bio.Pour les concurrents, la volonté semble être la constitution, ou consolidation, d’un réseau « spécialisé » bien intégré à leurs propositions principales « conventionnelles ».
Le 2 novembre, le tribunal choisit Carrefour pour reprendre le groupe. Nous souhaitons que leur projet pérennise la consommation bio en France, mais qu’elle soit aussi, chaque jour, plus responsable.
Pour Biocoop, l’expérience aura permis de se crédibiliser comme un acteur majeur de la distribution, mais aussi de renforcer notre motivation à proposer une alternative au modèle dominant actuel, dont nous connaissons les limites.